Le grand pari de la capitale
- Lucie Augé
- 3 mars 2018
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 avr. 2018
« Quatre nouvelles lignes »

(Station de la ligne 14, à Châtelet (c) Lucie Augé)
La révolution des transports programmée pour le Grand Paris apportera des changements majeurs dans la qualité de vie de millions de Franciliens. Il constitue aussi un enjeu politique important dans la perspective de l’Exposition universelle de 2025, à laquelle la France est candidate.
Interview de Michel Marinesse, 62 ans, chef de projet à la RATP.
Quel sera le quotidien des Français en 2030, lorsque les travaux du métro du Grand Paris seront achevés ?
Ils bénéficieront d’une meilleure offre de transport avec des temps de trajet plus courts. Pour aller d’une banlieue à l’autre, on ne sera plus obligé de transiter par Paris. De grands pôles comme Villejuif, le Bourget ou Roissy seront beaucoup mieux desservis. Quatre nouvelles lignes vont voir le jour (la 15,16,17,18), toutes connectées au réseau existant. L’idée, c’est d’en finir avec les axes radiants qui concentrent tout vers Paris et de développer les liaisons entre les villes de la petite couronne.
Quelles sont les nouveautés ?
Le changement le plus visible, ce sont les grandes gares qui seront construites à l’extérieur contrairement aux gares souterraines actuelles. Tout sera automatique, il y aura moins d’arrêts; ce sera un peu un RER mais en petit gabarit. De nouveaux trains, plus confortables, devraient également voir le jour en 2020.
On parle justement d’un métro “plus numérique, quel est le concept?
L’objectif, c’est que les passagers aient à leur disposition, dans les gares comme dans les trains, tous les outils modernes qui leur permettront de rester connectés sur leur smartphone ou tablette pendant le trajet.
On peut dire que le trafic sera plus fluide? Même aux heures de pointe?
Oui, ça va décharger le réseau qui mène à Paris. Le nombre de Franciliens est relativement constant. Aujourd’hui il y a 4,1 millions de passagers qui transitent dans le métro parisien chaque jour, soit près de 48 personnes chaque seconde. La création de nouvelles lignes permettra de mieux répartir les passagers sur l’en- semble du réseau.
Alors que le budget de la France est placé sous le signe des économies, y aura t-il des répercussions sur les investissements prévus?
Le financement de toutes ces infrastructures représente plus de 30 milliards d’euros d’ici 2030. Ce sont des sommes considérables évidemment. Les Franciliens participeront à l’effort, via leur taxe d’habitation. Cependant, certains projets seront peut être revus à la baisse et il faudra cibler nos priorités. Mais je pense que le Grand Paris est bien parti.
Propos recueillis par Lucie Augé
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Le « Petit Paris »
Le Petit Paris, c’est un concept déjanté et provocateur dont Mathieu Zimmer et Florian Rodriguez, de l’agence d’urbanisme bordelaise Deux degrés, ont fait un livre. En réaction au projet du Grand Paris, ces deux urbanistes ont imaginé Paris réduit à son minimum. 200 000 personnes quittent la métropole chaque année, affirment- ils, il ne faut pas agrandir la capitale pour eux mais bien la réduire. Ils proposent donc, dans un scénario de science fiction, de détruire un tiers de la ville d’ici 2050 pour la rendre plus « vivable pour les Parisiens, pour les futurs ex-Parisiens mais également pour les « Provinciaux » victimes passives des Parisiens ».
(Le Petit Paris, de l’agence »Deux degrés ». En vente sur leur site http://www.deux-degres.net/petit-paris/)
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