J’aime l’info, je fais un don
- Lucie Augé
- 3 mars 2018
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 avr. 2018
Le crowdfunding ou financement participatif, est de plus en plus utilisé dans le milieu de la presse. J’aime l’info est l’un des sites dédiés au crowdfunding spécialisé dans la presse en ligne. L’appel aux dons semble le meilleur moyen pour soutenir un milieu en crise même s’il ne s’agit que d’une solution à court terme.

Le crowdfunding, littéralement « financement participatif », est une nouvelle source de revenus qui profite à la presse , entre autres. Afin de financer un projet, on fait un appel de don sur internet. Des sites dédiés pour, se sont ouverts, comme Ulule, numéro un en France et en Europe avec plus de 26 millions d’euros collectés en 2014, ou encore KissKissBankBank et J’aime l’info, celui-ci spécialement dédié au soutien de la presse en ligne. On y trouve des sites ou des blogs d’informations mais aussi des projets particuliers comme un appel aux dons pour un reportage.
Initiée et développée par Rue89 avec l’appui d’une subvention du secrétariat d’Etat à l’économie numérique, la plateforme est gérée par l’association J’aime l’info dont le Syndicat de la Presse Indépendante d’Information en Ligne(Spiil) en est le membre fondateur.
Comment ça marche ?
Les internautes sont nombreux à vouloir aider leurs sites d’informations préférés. J’aime l’info regroupe plusieurs sites d’informations qui permettent aux internautes de voir autre chose, de soutenir et de faire partager d’autres projets qui pourraient aussi leurs tenir à coeur. Faire un don pour la plateforme est aussi possible.
Les donateurs ont le choix de faire un don régulier ou unique d’une valeur supérieur à 3 euros. Le montant d’un don moyen est de « 10-20 euros » selon Laurent Mauriac, cofondateur de Rue 89 et de brief.me, il est également secrétaire général du Spill. La durée d’une campagne par les sites bénéficiaires, elle, est « à vie » plaisante t-il.
Aucune contrepartie à part une réduction d’impôt pour les donateurs. La plupart des plateformes de crowdfunding en général utilisent un système dons/contre-dons en faisant un geste pour ses donateurs. « J’aime l’info permet aux sites IPG (Information politique et générale) de bénéficier du régime du mécénat pour leurs donateurs, mais cela suppose l’absence de contre-dons » souligne Mr. Mauriac. Les sites de presse en lignes peuvent bénéficier facultativement, via la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), de ce statut de service de presse en ligne d’information politique et générale qui est délivré selon certaines conditions et donnant l’accès à certains avantages. Cela donne aux sites un caractère d’intérêt général qui induit aucun bénéfice direct pour les donateurs.
« J’aime l’info reverse les dons sous forme de subvention d’exploitation. Les sites sont alors libres d’utiliser les sommes comme ils l’entendent. » éclaire Laurent Mauriac. La transparence des sites bénéficiaires sur l’utilisation des dons est tout de fois demandée via un document d’information au moins tous les 3 mois. Si l’objectif n’est pas atteint dans les délais impartis par le média de presse en ligne alors le délai peut-être repoussé ou réalisé avec les dons déjà enregistrés ou alors ils peuvent servir à un autre projet ou être utilisé pour le fonctionnement général du site bénéficiaire. « La majeure partie des dons ne portent pas sur des projets mais sur le soutien au site pour son activité journalistique » explique Laurent Mauriac, pour justifier le fait que le montant de l’objectif fixé par les sites bénéficiaires et le montant des dons déjà enregistrés ne soient pas donnés aux internautes.
Le secrétaire général du Spill est pourtant clair : ce type de plateforme de financement participatif « peut être un élément, mais ne peut pas représenter un modèle économique à part entière » pour trouver une solution à la crise de la presse sur le long terme. Le crowdfunding est à la mode et la presse en profite. J’aime l’info a collecté 156 000 euros de fonds en 2014 contre 86 000 euros en 2013. Une hausse indéniable de l’intérêt publique porté sur ce système de don.
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Laurent Mauriac se désigne lui-même comme un journaliste et un entrepreneur. Pendant 12 ans en poste à Libération en tant que journaliste, Laurent Mauriac décide de quitter la rédaction pour un projet qui lui tient à coeur. C’est là qu’il cofonde Rue89 avec l’aide de 3 autres personnes, dont Jean-Christophe Boulanger, pas encore directeur du Spill (Syndicat de la Presse Indépendant d’Information en Ligne). Cette rencontre lui permettra par la suite de devenir secrétaire générale du Spill, membre fondateur de la plateformeJ’aime l’info, site de crowdfunding pour la presse en ligne. Son dernier projet en date dont il est l’un des cinq cofondateurs, estBrief.me, une lettre d’information quotidienne envoyée par email, regroupant une dizaine des informations les plus importantes du jour.
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